lundi, 15 novembre 2010

Impasse au G20 et conflits d'intérêts

D'abord exprimée de la bouche de Dominique Strauss-Kahn - président du Fond Monétaire International-, puis relayée par tout les médias, l'expression de "Guerre des monnaies" exprime les tensions économiques qui enveniment les relations politiques mondiales.
Mais qu'est-ce que c'est réellement que cette guerre de monnaie ?

Cette "guerre" révèle les conflits d'intérêts qui opposent les grandes puissances économiques de ce monde. Chacune ayant intérêt à jouer cavalier seul pour espérer tirer son épingle du jeu, alors que l'économie mondiale dans sa globalité aurait intérêt à trouver un consensus.

La Chine est accusée par les Etats-Unis de maintenir un yuan volontairement bas, et donc de doper ses exportations. Effectivement, un yuan sous évalué rend les produits chinois bon marché pour les acteurs internationaux, et donc augmente la demande de biens chinois.
Suite à ces accusations, la Chine se défend tant bien que mal, et résiste aux pressions internationales - bien qu'elle ait déjà fait un geste cet été en laissant le yuan fluctuer légèrement-.

De son côté, l'Europe accuse les Etats-Unis d'avoir fait fonctionner la planche à billets en injectant 600 milliards de dollars sur le marché, ce qui a provoqué un excédant d'offre de dollar, et donc une baisse de son prix. La politique est simple: baisser le prix du dollar pour booster les exportations, et donc augmenter le PIB américain, affin de réduire le taux de chômage sur son territoire. On peut y déceler une tactique politique, ou une réponse d'Obama aux mauvais résultats des Midterms, principalement causés par un taux de chômage élevé aux USA. 

Alors quelles sont les perspectives d'avenir ? Comme nous le voyons, économie et politique sont très liés sur le plan international dans cette guerre des monnaies, et tant que les pays n'arriveront pas à se mettre d'accord, cette course à la dévaluation ne ferra que continuer.
Tout n'est que conflit d'intérêt... et tant que les acteurs ne trouveront pas un avantage à agir différemment, la situation n'est pas prête de changer.

Copenhague, G7, G20 et autres réunions au sommet nous ont habitués à de belles promesses de changement, et de belles désillusions. A quand une gouvernance mondiale efficace et responsable ?

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