jeudi, 11 novembre 2010

Carnet de route - Images de Chine

Que ce soit du haut d’un des plus hauts gratte-ciels du monde, au milieu de la foule se hâtant sur Nanjing Road – l’équivalent de Shanghai de la 5th avenue  de la grande pomme – ou dans une des nombreuses jonctions routières pour traverser la ville, un sentiment de grandeur nous envahit. Cet environnement imposant, attirant nos regards, forçant notre admiration est à la hauteur des chiffres  de croissances sans cesse véhiculés dans les médias.

 Tout est neuf, les gares, les aéroports, les autoroutes, les centres commerciaux. Le développement des villes est si rapide, le rythme frénétique, comme si les chinois essayaient de se rattraper des nombreuses années passées à la traîne. Une image qui m’a vraiment marquée, et qui, pour moi, représente tout un symbole chinois, est ce gratte-ciel, les grues s’acharnant à terminer les fondations des derniers étages, alors que des habitants commençaient déjà à emménager les dix premiers.

Certes, la Chine fait pâlir de jalousie un certain nombre d’états grâce à sa réussite fulgurante, sa croissance inébranlable et son développement éclair, mais on oublie souvent le mérite du peuple chinois. Une civilisation passionnante, mais surtout qui mérite le respect. Car c’est grâce à un peuple travailleur et débrouillard que les ministres chinois peuvent arborer fièrement leurs drapeaux et prévisions de croissances. C’est en se promenant dans les petits quartiers, dans les campagnes agricoles, que l’on voit à quel point de grandes choses sont faites avec peu de moyens. 

Cependant, cette course effrénée à la croissance ne se produit pas sans dommages, sans inégalités sociales. Les gratte-ciels se perdent dans le SMOG dû à la pollution de ces mégalopoles, sans parler d’un régime autoritaire et envahissant. Mais j’ai trop souvent l’impression que l’image renvoyée par les médias de la chine d’aujourd’hui est biaisée. Trop d’articles se contentent de parler des dérives du régime totalitaire, ou de ses émissions de gaz à effet de serre… et trop peu s’intéressent vraiment à la vie chinoise.

Quelques points nous laissent à penser que des améliorations sont possibles, et pas si lointaines. La presse commence à prendre et à assumer son rôle critique envers la politique du gouvernement, comme le montre l’éditorial commun publié par de nombreux journaux chinois pour prendre position contre les Hukous (système de passeport chinois pour contrôler les flux migratoires internes) ou encore la révolte d’ouvriers dans le sud - soldée par une hausse des salaires et une amélioration des conditions de travail - sans citer un prix Nobel et des propos progressistes tenus par le premier ministre Wen Jiabao.

 Sinon je ne peux que vous encourager à acheter le hors série du courrier international consacré à la Chine si le sujet vous intéresse.

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