dimanche, 28 novembre 2010

"Le mutlticulturalisme est mort", vive le pluriculturalisme !

«Le multiculturalisme est mort ! », exclamation lancée par Angela Merkel dernièrement en dit long sur les problèmes d’identités des nations occidentales. Sujettes à des flux migratoires de plus en plus importants dus aux grandes disparités financières entre le Nord et le Sud et à leur attractivité, ces pays font faces à de nombreux problèmes de cohabitation, mais surtout d’identité.

Burquas, minarets, criminels étrangers, identité nationale, une mosquée à ground zero… tant de sujets qui font la une des tabloïds. Tant de mots, mais jamais de réelle prise de position, de vrai dialogue intercommunautaire. La plus part des partis politiques se taisent, les communautés n’osent pas engager le dialogue dans les médias, et ça dérape ; car les seuls qui osent prendre position sont les partis populistes qui basent leur électorat sur cette peur de l’autre.

Mais où se trouve le vrai problème ? À petite échelle, dans la vie de tous les jours, dans les relations voisins voisines, entre collègues, dans les couples, on observe un mélange communautaire bénéfique, une intégration étrangère qui existe. C’est l’expérience du pluriculturalisme vécue. Pas toujours facile, pas toujours réussie, mais l’être humain s’adapte et on apprend à vivre ensemble. Pour certains, le problème vient de la politisation de cette immigration, et la création du multiculturalisme en tant que processus politique qui a pour but de « gérer la diversité en mettant les gens dans des cases ethniques, en définissant les besoins et les droits des individus en vertu de ces cases et en utilisant ces mêmes cases pour orienter les politiques publiques. On est loin de l’ouverture d’esprit – il s’agit au contraire de surveiller des frontières, qu’elles soient matérielles ou culturelles, ou encore imaginaires. » (Kenan Malik, The Globe and Mail, Toronto).

À mon avis, la stigmatisation systématique des étrangers, un dialogue biaisé et les préjugés sont les principales sources du problème. Effectivement, les problèmes surviennent lorsqu’une personne a méconnaissance de l’autre, de sa culture et souvent de sa religion. C’est ainsi que les préjugés façonnent l’image de celui qu’on ne connaît pas, car c’est instinctif et primaire. Mais ceux-ci ont été influencés à coup de campagne (de désinformation) politique, de faits divers dans les journaux, du bouche à oreille et de la peur de l’inconnu. Mais aussi parce que dès que l’on aborde un thème, on assimile toute une partie de la population sous une seule bannière, un porte-parole, en opposition avec une autre. On oppose les valeurs chrétiennes aux valeurs musulmanes, les positions de gauches aux points de vue de droite, etc… ce qui biaise totalement le dialogue. C’est d’ailleurs impressionnant le nombre de personnes qui se revendique chrétiens (et la culture que cela implique) en opposition aux autres religions que par pure convictions et croyances.

Mais ce n’est pas pour autant que les immigrés n’ont pas leur part de responsabilité dans ces problèmes. Effectivement, je trouve la présence des communautés étrangères et leur participation aux dialogues et débats trop faible. Nous avons le droit qu’à quelques interventions d’érudits, sans vraiment avoir de prise de position, ce qui laisse toute la place aux accusations et aux discours extrémistes.  C'est comme ça que  les discours de Tariq Ramadan (personnage omniprésent dans nos médias lorsque l'on veut parler d'Islam) seront assimilés à toute la population de confession islamique, de même pour un certain Christophe Blocher etc... Charles Taylor utilise, dans un article paru au Project Syndicate (Prague), une comparaison tout à fait intéressante avec le mouvement féministe, qui pourrait servir d’exemple aux communautés étrangères. « Pensons à l’influence des mouvements féministes en Occident : ce ne sont pas des personnes venues de l’étranger, mais des individus qui, dans une certaine mesure, ne jouissaient pas d’une citoyenneté pleine et entière qui l’ont exigée et qui, en l’obtenant, on redéfini l’ordre politique ».

 
La mondialisation galopante ne nous permettra pas d’ériger encore et encore des murs entre le Nord et le Sud comme au Mexique ou autours des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Il nous faut donc apprendre à cohabiter, ce qui nécessite des efforts de tous, car nous ne pourrons pas nous voiler la face longtemps sur nos privilèges qui poussent de plus en plus de personnes à émigrer. 




lundi, 22 novembre 2010

Initiative populaire UDC - Populisme, arme "démocratique"

Alors que l'initiative populaire pour le renvoi des étrangers criminels suscitant tant de débats et de passions sera soumise au vote du peuple dans une semaine, et qu'elle s'apprête à être plébiscitée aussi massivement que celle ayant interdit les minarets, il apparaît urgent et salutaire de donner un éclairage nouveau sur les enjeux et les dessous de ce projet de réforme constitutionnelle.


Il ne sera pas question de redire ici ce que chacun ou presque sait déjà. A savoir, le fait que le texte sur lequel nous nous apprêtons à voter est manifestement contraire à un florilège de dispositions de droit international. Notamment les articles 8 de la CEDH, 17 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, 16 de la convention relative aux droits de l'enfant, pour ne citer qu'eux. En effet, ces dispositions n'ont pour unique but que de protéger la sphère privée de chaque individu, ce qui comprend bien entendu la protection de la vie familiale. Or en exigeant le renvoi automatique de tout étranger ayant commis une des infractions mentionnée par le projet de réforme et en séparant de ce fait des familles ou en les contraignant à quitter la Suisse, l'initiative violera le droit à la vie privée et à la vie familiale de tous ces individus. Demeure toutefois sur le plan juridique un problème encore plus épineux concernant cette initiative: celui de sa compatibilité avec ce que les juristes appellent le droit international impératif (ou jus cogens). Ce dernier constitue une sorte de noyau dur protégeant les droits les plus élémentaires que chaque État est tenu de respecter (cette notion est toutefois interprétée très restrictivement par les États qui considèrent que le jus cogens ne comprend qu'un nombre extrêmement restreint de droits parmi lesquels on ne pourrait citer pratiquement que l'interdiction des génocides et de la torture). En instaurant l'expulsion automatique de tous les étrangers s'étant rendus coupable d'une des infractions prévue par sa lettre, l'initiative viole le droit international impératif car elle n'exclut pas le renvoi de ces individus dans des pays où ils pourraient être soumis à la torture. Mais l'essentiel n'est pas là.


La seule question digne d'intérêt qui se cachait sous cette initiative était celle de la politique de la Suisse en matière d'intégration des étrangers. Or durant les quelques mois qu'a duré cette campagne, ce thème a été savamment ignoré par l'ensemble de notre classe politique qui s'est focalisée sur le faux débat que constituait l'applicabilité et la validité juridique du texte proposé par l'UDC. On ne peut reprocher à cette dernière d'avoir encore une fois fait ce pour quoi elle est faite, c'est-à-dire surfer sur la vague éternelle du populisme et de la peur en proposant un texte qui flatte l'instinct le plus primaire des électeurs. Le parti agraire ne fait finalement là que jouer son rôle, celui d'un grand parti de droite ultra-nationaliste comme l'Europe en a tant connu et en connaîtra encore. Du moins tant qu'en face on restera dans le laxisme et la léthargie. Car c'est là que le bât blesse. Le manque de réaction des autres partis politiques face à un tel populisme met en péril la démocratie.


Pourquoi les radicaux et le PDC ne font-ils que proposer un contre-projet lâche et tout aussi condamnable que l'initiative UDC? Pourquoi le PS et les partis situés à l'extrême gauche de l'échiquier politique se contentent-ils d'opposer une vague protestation au projet? Ont-ils oublié l'existence du droit d'initiative que consacre notre constitution? Se croient-ils obliger d'en laisser l'usage exclusif aux fidèles lieutenants de M.Blocher et d'en subir sans cesse les conséquences? En bref, pourquoi sont-ils toujours sur la défensive alors que notre système politique leur offre la plus offensive des armes qui soit: l'initiative populaire!!! Car ce n'est pas en combattant Freysinger et consorts sur leur propre terrain, celui de la démagogie, que les autres partis redeviendront majoritaires dans ce pays mais bien en leur opposant une politique solide en matière sociale et particulièrement en matière d'intégration. Et cela passe par le lancement de plusieurs initiatives concernant ces domaines. En proposant par exemple des textes favorisant l'intégration des immigrés et des requérants d'asile débarquant en Suisse. En leur offrant le cadre et la structure suffisante pour s'intégrer. Car ne nous y trompons pas, si en Suisse comme partout ailleurs, le taux de criminalité des étrangers est supérieur au taux de criminalité des citoyens du pays concerné, ce n'est pas parce que les étrangers sont des êtres profondément malsains incapables de s'intégrer mais bien parce que l'Etat ne garantit pas les moyens suffisants à la réussite de leur intégration. Il s'agit donc aujourd'hui de mettre en place cette politique sociale nécessaire à la réussite du processus d'intégration. L'histoire nous a doté d'un système politique formidablement démocratique, tâchons d'en profiter aussi bien que ne le fait l'UDC actuellement. Il faut cesser de lutter de front contre cette formation politique en la regardant avec condescendance et en se contentant de critiquer ses initiatives car cela ne fait que la rendre plus forte. Il faut lui opposer des projets sérieux, consistants, répondre à l'initiative par l'initiative! Ce n'est qu'à ce prix là que nous écarterons la menace fasciste qui pèse de plus en plus lourdement sur ce pays.

vendredi, 19 novembre 2010

Du baby boom à la génération Y, quel futur ?

« Make love not war », « No future », « Mai 68 », tant de slogans, de concepts et de révolutions naissent dans l’esprit tourmenté des jeunes. Souvent en rupture avec ses aînés, le jeune remet en cause, transforme, critique et se révolte. Soucieux de son avenir et de son environnement, on se forme les idées, on génère des utopies. Mais quelle sera notre trace, notre empreinte sur ce monde ? Quelle sera notre dénomination ?

Appelée la génération Y, nous, les digital natives avons grandit en plein boom mondial : globalisation, révolution des transports et des systèmes de communication. Tout le temps connecté, le web 2.0 nous offre une porte sur le monde, l’information circule, difficilement maitrisable, mais infiniment captivante. Malgré tout ces outils de communication, d’information à notre disposition, notre société ne devient-elle pas de plus en plus individualiste ?



We All Want to Be Young (leg) from box1824 on Vimeo.


Mais quelle est la vision du futur ? Où tout cela nous mène-t-il ?


Il me plaît à croire que cette connexion universelle, à travers le web, les médias, les mélanges de cultures et de la communication, pousse cette génération à tendre vers une ouverture, une prise de conscience de ce qui nous entoure à tous les niveaux. Bien sûr, un peu utopique, ne suis-je pas jeune après tout ?


Ne nous faut-il pas une nouvelle vision des choses ? Celle d’un développement responsable, mais surtout durable, et à tout les niveaux. Non seulement sur le plan écologique, assez médiatisé, mais aussi sur le plan social et économique. Pouvoir regarder en arrière, et ne pas à avoir à rougir de ses traces. Loin d’être une contrainte, cette vision doit être un facteur de bienêtre.

Rather than accept the view of sustainability being about having less in life, B&Q’s upcycling initiative is about building for a better life, as well as more efficient one. Upcycling aims to make new products out of old and discarded materials. Wired

Un développement durable et responsable, pour faire progresser le monde. Mais dans quelle direction ? Qu’est-ce que progresser ? Je vous invite à aller visionner cette vidéo, qui essaie de répondre à ces questions.

The happy life index chez TED.com




lundi, 15 novembre 2010

Impasse au G20 et conflits d'intérêts

D'abord exprimée de la bouche de Dominique Strauss-Kahn - président du Fond Monétaire International-, puis relayée par tout les médias, l'expression de "Guerre des monnaies" exprime les tensions économiques qui enveniment les relations politiques mondiales.
Mais qu'est-ce que c'est réellement que cette guerre de monnaie ?

Cette "guerre" révèle les conflits d'intérêts qui opposent les grandes puissances économiques de ce monde. Chacune ayant intérêt à jouer cavalier seul pour espérer tirer son épingle du jeu, alors que l'économie mondiale dans sa globalité aurait intérêt à trouver un consensus.

La Chine est accusée par les Etats-Unis de maintenir un yuan volontairement bas, et donc de doper ses exportations. Effectivement, un yuan sous évalué rend les produits chinois bon marché pour les acteurs internationaux, et donc augmente la demande de biens chinois.
Suite à ces accusations, la Chine se défend tant bien que mal, et résiste aux pressions internationales - bien qu'elle ait déjà fait un geste cet été en laissant le yuan fluctuer légèrement-.

De son côté, l'Europe accuse les Etats-Unis d'avoir fait fonctionner la planche à billets en injectant 600 milliards de dollars sur le marché, ce qui a provoqué un excédant d'offre de dollar, et donc une baisse de son prix. La politique est simple: baisser le prix du dollar pour booster les exportations, et donc augmenter le PIB américain, affin de réduire le taux de chômage sur son territoire. On peut y déceler une tactique politique, ou une réponse d'Obama aux mauvais résultats des Midterms, principalement causés par un taux de chômage élevé aux USA. 

Alors quelles sont les perspectives d'avenir ? Comme nous le voyons, économie et politique sont très liés sur le plan international dans cette guerre des monnaies, et tant que les pays n'arriveront pas à se mettre d'accord, cette course à la dévaluation ne ferra que continuer.
Tout n'est que conflit d'intérêt... et tant que les acteurs ne trouveront pas un avantage à agir différemment, la situation n'est pas prête de changer.

Copenhague, G7, G20 et autres réunions au sommet nous ont habitués à de belles promesses de changement, et de belles désillusions. A quand une gouvernance mondiale efficace et responsable ?

jeudi, 11 novembre 2010

Carnet de route - Images de Chine

Que ce soit du haut d’un des plus hauts gratte-ciels du monde, au milieu de la foule se hâtant sur Nanjing Road – l’équivalent de Shanghai de la 5th avenue  de la grande pomme – ou dans une des nombreuses jonctions routières pour traverser la ville, un sentiment de grandeur nous envahit. Cet environnement imposant, attirant nos regards, forçant notre admiration est à la hauteur des chiffres  de croissances sans cesse véhiculés dans les médias.

 Tout est neuf, les gares, les aéroports, les autoroutes, les centres commerciaux. Le développement des villes est si rapide, le rythme frénétique, comme si les chinois essayaient de se rattraper des nombreuses années passées à la traîne. Une image qui m’a vraiment marquée, et qui, pour moi, représente tout un symbole chinois, est ce gratte-ciel, les grues s’acharnant à terminer les fondations des derniers étages, alors que des habitants commençaient déjà à emménager les dix premiers.

Certes, la Chine fait pâlir de jalousie un certain nombre d’états grâce à sa réussite fulgurante, sa croissance inébranlable et son développement éclair, mais on oublie souvent le mérite du peuple chinois. Une civilisation passionnante, mais surtout qui mérite le respect. Car c’est grâce à un peuple travailleur et débrouillard que les ministres chinois peuvent arborer fièrement leurs drapeaux et prévisions de croissances. C’est en se promenant dans les petits quartiers, dans les campagnes agricoles, que l’on voit à quel point de grandes choses sont faites avec peu de moyens. 

Cependant, cette course effrénée à la croissance ne se produit pas sans dommages, sans inégalités sociales. Les gratte-ciels se perdent dans le SMOG dû à la pollution de ces mégalopoles, sans parler d’un régime autoritaire et envahissant. Mais j’ai trop souvent l’impression que l’image renvoyée par les médias de la chine d’aujourd’hui est biaisée. Trop d’articles se contentent de parler des dérives du régime totalitaire, ou de ses émissions de gaz à effet de serre… et trop peu s’intéressent vraiment à la vie chinoise.

Quelques points nous laissent à penser que des améliorations sont possibles, et pas si lointaines. La presse commence à prendre et à assumer son rôle critique envers la politique du gouvernement, comme le montre l’éditorial commun publié par de nombreux journaux chinois pour prendre position contre les Hukous (système de passeport chinois pour contrôler les flux migratoires internes) ou encore la révolte d’ouvriers dans le sud - soldée par une hausse des salaires et une amélioration des conditions de travail - sans citer un prix Nobel et des propos progressistes tenus par le premier ministre Wen Jiabao.

 Sinon je ne peux que vous encourager à acheter le hors série du courrier international consacré à la Chine si le sujet vous intéresse.

mercredi, 10 novembre 2010

"Will your Recession Be Tall, Grande, or Venti ?" - The Starbucks Theory

The more Starbucks a country has, the bigger its financial problems.
Qui l'aurait pensé ? La concentration de "Grande Frappuccino" dans le centre financier d'un pays augmenterait apparemment les chances d'un pays de souffrir de catastrophiques pertes financières. Voilà ce que propose Daniel Gross:  "The Starbucks theory of international economics", une théorie qui met en parallèle Wall Street et la firme de Seattle.
"The Seattle-based coffee chain followed new housing developments into the suburbs and exurbs, where its outlets became pit stops for real-estate brokers and their clients. It also carpet-bombed the business districts of large cities, especially the financial centers, with nearly 200 in Manhattan alone. Starbucks' frothy treats provided the fuel for the boom, the caffeine that enabled deal jockeys to stay up all hours putting together offering papers for CDOs, and helped mortgage brokers work overtime processing dubious loan documents. Starbucks strategically located many of its outlets on the ground floors of big investment banks."
En allant jusqu'à comparer le "Fast Food" de Starbucks et les "SubPrime Mortgages".
"Like American financial capitalism, Starbucks, fueled by the capital markets, took a great idea too far (quality coffee for Starbucks, securitization for Wall Street) and diluted the experience unnecessarily (subprime food such as egg-and-sausage sandwiches for Starbucks, subprime loans for Wall Street)."
Pour prouver sa théorie rien de plus facile: le store locator ! Près de 200 dans Manhattan, mais aussi 256 à Londres, 48 dans la capitale ibère, 48 à Dubaï, 250 à Tokyo, 35 à Paris etc.
Le PIB Japonais est en pleine chute ; Toyota est plongé dans la tourmente alors qu'au Liban avec seulement 2 Starbucks, l'économie ne se porte pas trop mal avec 8% de croissance selon la Banque Mondiale.
"Having a significant Starbucks presence is a pretty significant indicator of the degree of connectedness to the form of highly caffeinated, free-spending capitalism that got us into this mess. It's also a sign of a culture's willingness to abandon traditional norms and ways of doing business in favor of fast-moving American ones."
Il semblerait que l'indice soit fiable malgré quelques irréductibles (Santiago de Chile compte 27 vendeurs de café glacés à l'américaine sans avoir été touché). Il ne reste plus qu'à bannir les Starbucks de la Paradeplatz et UBS sera immunisée contre la banqueroute !

mardi, 9 novembre 2010

The social Network - "We lived in farms, then we lived in cities, and now we're gonna live on the internet!"

"5 min de pause", "pas grand chose à faire ce soir", j'allume mon PC, sors mon smartphone de ma poche et traîne sur internet. Comme bien souvent, ce genre d'exercice ne se passe pas sans un détour par ma page facebook.
Oui je sais, encore un article sur ce réseau dit "social" déjà trop présent dans les médias.
Je n'ai pas l'intention de le diaboliser comme trop souvent -"menace pour sa vie privée sans savoir où vont nos données"- ni de faire l'apologie d'un certain Marc Zuckerberg... Chacun est responsable de ses actes, que ce soit sur la toile ou dans la vie réelle et facebook n'est rien d'autre qu'une sorte de paire de jumelles, une vue différente. Finalement les utilisateurs de Facebook s'y sont inscrits parce qu'ils ne veulent pas de vie privée !
Nous sommes tout de même 500 millons d'adeptes, que facebook prenne tant de place dans les médias et dans nos vies, c'est révélateur. On pourrait appeler ça le phénomène "Public" ou "Closer" à notre échelle.

Nous prenons un malin plaisir à observer les gens, leurs activités, et à les commenter. Est-ce malsain ?
Cet espèce de journal people nous permet de tout savoir sur tout le monde, mais aussi de se mettre en avant et de contrôler (créer ?) son image. On zappe sur ce que j'appelle le "Gossip Feed" à la recherche des derniers ragots et photos de soirées ensuite on se refait une mise en plis sur notre photo de profil. Cette routine nombriliste, qui a tant de succès, nous reflète un certain aspect de la nature humaine particulièrement égocentrique.

Je suis sûr que certains d'entre vous, comme moi, ont déjà pensé à arrêter, fermer leur page, et essayer de repenser ses relations avec les autres. Pourquoi si peu d'entre nous passent à l'acte ?
On trouve tous des bonnes raisons, peur de perdre contact avec certaines personnes, se sentir exclu de ce qui s'y passe, de perdre contrôle de son image ? On se l'avoue un peu moins, mais peut-être bien que c'est ce petit jeu de voyeurisme qui nous retient. 

L'avenir après-crise Ep.1 - What Up ?


Suite aux fameux plans de relance, on aurait espéré des révolutions financières, économiques, politiques et morales.

Malheureusement sur aucun de ces fronts il n'y a une réel avancée. Le chômage a atteint des taux records aux USA et en Europe. Des millions de gens-en particulier aux USA-ont perdu leur épargne-retraite et leur logement ainsi que leurs économies investies dans des fonds scrupuleux basés sur "les SubPrime Mortgages".
Un petit épisode fait écho au ras-le-bol ambiant: les Mid-Terms, les élections législatives américaines de mi-mandat. Les citoyens américains attendent d'Obama qu'il tienne plus fermement ses positions. À force de compromis douteux (NDLR: Je parle ici en particulier de la réforme de Wall Street), on ne sent plus son empathie pour les contribuables. Il suffit alors d'ajouter un taux de chômage officiel de plus de 9.5% depuis juillet 2009 et le peuple ne vous fera plus confiance.

Pourtant Obama était parti sur une bonne voie, l'un de ses objectifs de campagne étant de réformer "Wall Street"- établir une institution étatique qui s'assurerait de la transparence des produits financiers sur le marché américain. Malheureusement Obama n'a fait qu'affecter plus de fonds au sauvetage des banques sans réforme profonde du système financier "à la new yorkaise". C'était le début d'une révolution financière.

La révolution financière version USA aurait été un exemple, Wall Street étant le centre boursier mondial. Mais cela n'aurait été utile que sur le court terme. En effet il est à noter que les acteurs de cette crise ont été encouragés par la cupidité et la convoitise. Donc si ils ne peuvent plus créer de produits financiers douteux aux Etats-Unis, ils changeront simplement de nid et iront s'installer là où on leur offrira plus de libertés.

Si on attend une quelconque révolution dans le monde de la finance c'est bien parce que les banques nous ont prouvés leur incapacité à gérer les risques de leurs propres activités. Les dirigeants des instituts financiers sont trop absorbés par les bonus de fin d'année, bonus et stock-options qui atteignent trop souvent des sommes mirobolantes et intolérables.

Une solution abordable serait, comme l'a proposé très justement Joseph E. Stiglitz, un organisme mondial de réglementation financière afin de surveiller et évaluer les risques systémiques ainsi que de normaliser les produits financiers. On apporte alors plus de transparence sur le marché et pour cela il faudrait une réglementation internationale du système des primes des cadres qui permettraient entre autres de combattre le laxisme, la fraude comptable ou les prises de risques excessives.

Joseph E. Stigliz, prix Nobel d'Economie
La Chine émit l'an dernier l'idée d'étalon-monnaie, c'est à dire de remplacer le dollar qui joue le rôle de monnaie de facto sur le marché monétaire international par une nouvelle devise de réserve. La proposition de la Chine pour le dernier G20 était d'utiliser les "droits de tirage spéciaux" du FMI comme  monnaie de référence sur le marché des devises. Ceci à court-terme n'arrangerait pas les USA qui sont bien heureux de n'avoir que rarement besoin de changer leur monnaie. Mais à long-terme on en revient au paradoxe de Triffin, les USA ne peuvent contrôler le cours de leur monnaie tant qu'ils approvisionnent le monde entier.

Joseph E. Stiglitz rappelle qu'une idée de "Banque Mondiale" avait déjà été pensée par Keynes. Le fondateur des concepts de la macroéconomie moderne voulait lui aussi passer par le biais du FMI 80 ans plus tôt. Mais Stiglitz, étant connu pour ses violentes critiques envers le Fonds Monétaire International, il est peu probable que celui-ci veuille avoir le "Dollar FMI" comme monnaie de référence.

Une Banque Mondiale, serait une excellente alternative sur le long terme ! A quand le prochain Bretton Woods ? Sommes-nous prêts à curer les maladies chroniques de notre économie malgré les prix à payer ? Le contribuable ne s'est-t-il pas déjà trop sacrifié ?
Mais en fait est-ce assez ?

Finalement ne trouvera-t-on pas une faille dans les réglementations afin de faire à nouveau ENCORE plus d'argent à la manière des SubPrimes ?


La stabilité du système financier est par ailleurs fragilisée par les avantages économiques des grandes puissances. Les Etats-Unis  qui comptent trop sur leur balance commerciale pour l'instant et la Chine animée de grandes ambitions se feront un plaisir de se débarrasser de tout obstacle ; sans compter des puissances telles que le Brésil ou l'Inde qui ont maintenant leur mot à dire sur la scène internationale.

En fait à long terme dans la logique capitaliste, sachant qu'on admet que l'Homo œconomicus est avide par nature et qu'il sera toujours attirés par des gains sans cesse plus grand, il n'y a certainement pas de système optimal.

Pourtant quelques leçons morales nous permettraient d'éviter bon nombre de catastrophes. To be continued...

Crise des SubPrimes - Quelques clés

Face à toute l'information dominant sur internet et dans les journaux (voire à la radio), on a tous sa propre vision de la crise. Certains ont tendance à ne plus vouloir en entendre parler: "Trop compliqué !". D'autres toujours curieux de connaître les coulisses de la politique et des rouages économiques se sont essayés aux nombreux articles circulants dans les médias spécialisés. Il va s'en dire qu'en les lisant on ne se sent pas plus bêtes mais ça n'a pas l'air simple.


Je vous recommande cette vidéo interactive qui répondra de la manière la plus simple à la question "What is the Credit Crisis ?".

Après l'avoir visionné quelles conclusions tirez-vous ? Pensez-vous que les banquiers et les courtiers en hypothèques, appâtés par le gain, ont perdu toute crédibilité ? Certainement le secteur bancaire a perdu  de sa crédibilité, et les banquiers de leurs arrogances... mais n'est-ce pas un retour en arrière positif et une prise de conscience (d'éthique ?) générale ?

La crise aura marqué ces dernières années, mettant en exergue les déviances de notre système, mais quelle trace laissera cette crise dans les livres d'histoire ? Un tournant dans la finance, dans les mentalités ou même le tournant du capitalisme ?

Pour l'instant le capitalisme est toujours présent et prépondérant, mais face aux problématiques climatiques et démographiques qui nous attendent dans les dizaines d'années à venir, la solution est peut-être sous une autre forme de capitalisme, ou d'idéologie...

samedi, 6 novembre 2010

Bump - ou comment rendre les embouteillages amusants !

Si vous aussi vous êtes plutôt auto-boulot-dodo, vous devez sûrement connaître les longs embouteillages, les klaxons et l'attente. Je suis sûre que vous avez tous une fois dans votre vie, certains jeunes, d'autres un peu moins, essayé de communiquer d'une voiture à l'autre, que se soit à travers des grimaces, des injures ou des jolis sourires !

Si vous en avez marre, quelques options s'ouvrent à vous: le train, le covoiturage... ou Bump !


Ce site internet, qui se décline aussi sur smartphone, offre une connexion directe et innovante avec les automobilistes autour de vous grâce à votre plaque minéralogique. En effet, il suffit d'entrer son numéro de plaque, celui du destinataire, et la communication peut commencer. Je vous laisse découvrir cet outil amusant, et prometteur, il y aura sûrement plein d'histoires à raconter. Le concept concerne les Etats-Unis pour l'instant, mais risque bien de débarquer un jour en Europe.

"Bump users can also communicate with other drivers by scanning license plate numbers with a smartphone app. Parked too close? Tail light out? Spot a cutie in a Chrysler? Just use Bump to send a text or photo message."

 En attendant son arrivée... il y a toujours e-covoiturage

vendredi, 5 novembre 2010

Wikileaks - la liberté d'expression a-t-elle des limites ?

Très présent dans les médias depuis le partage de plus de 90'000 fichiers sur la guerre en Afghanistan il y a six mois, et de 400'000 fichiers sur la guerre en Irak dernièrement, le fondateur de WikiLeaks - Julien Assange - donnait une conférence de presse hier à Genève. Entouré de gardes du corps, aidé par la police, Julien Assange nous montre à quel point il prend des risques et remet en cause son intégrité physique pour défendre et promouvoir ses idéaux et la liberté d'expression. 
En diffusant des documents top secrets, révélant entre autre des actes de tortures, et des exactions commises dans ces deux pays en guerre par les armées de la coalition, WikiLeaks se bat pour la vérité, et sa propagation. 

Mais quelles sont les conséquences de ces révélations ? 

La Grande-Bretagne et le Danemark ont déjà démarré des enquêtes pour éclaircir certains faits, les Etats-Unis se terrent dans un mutisme général, et de nombreuses ONG font pression sur l'ONU, alors qu'un rapport sur les Etats-Unis par le Conseil des droits de l'homme devrait être dévoilé bientôt.
Mais c'est aussi la sécurité d'un grands nombres de soldats, d'informateurs et d'agents remisent en cause par leur présence dans ces rapports qui pose problème ! 

Jusqu'où peut aller la liberté d'expression ? Jusqu'à compromettre la sécurité et la vie de certaines personnes ? 

Et n'est elle pas biaisée cette "vérité", cette information divulguée ?  Qui a vraiment lu ces rapports avant de se forger son opinion sur ce qu'il s'est passé ? Dans un monde aussi secret que les informations militaires, est-ce bien suffisant pour se forger un opinion que d'avoir les informations d'une partie prenante seulement ?

Je ne me prononcerai pas, mais je peux que constater le ras-le-bol général d'obtenir les informations (souvent alarmantes) quand la prescription a fait son temps, 50 ans après....